Mettre en place une politique RSE 🌳
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Mettre en place une politique RSE 🌳

Dernière mise à jour : 6 oct. 2023

Avec Félix de Monts, co-fondateur de Vendredi




Félix de Monts est le co-fondateur de Vendredi, entrepreneur citoyen. Il nous explique ici comment mettre en place une politique RSE 🌳


LA PROBLÉMATIQUE RSE AUJOURD’HUI


Pour Félix, les entreprises ont toujours fait de la RSE sans forcément le savoir, car de nombreuses questions (gouvernance, respect de la loi, grille des salaires, intéressement des salariés…) ont un impact sur l’environnement au sens large. Ce qui est intéressant, c'est comment faire pour avoir cet impact le plus positif d'un point de vue environnemental et social, et surtout après comment cela peut servir le développement de l'activité véritable. En effet, ça peut être un véritable levier de développement, et non pas une contrainte.


Auparavant, la RSE était surtout très développée :

  • dans les organisations contraintes à des sujets environnementaux forts, comme le secteur de la chimie, avec des contrôles sur la qualité de l'environnement de travail et de la sécurité.

  • dans les métiers RH des grosses organisations, avec les contraintes réglementaires liées aux questions de handicap.

Mais aujourd’hui l'ensemble des parties prenantes bougent, dans un modèle où il y a une forte accélération, liée notamment à la période Covid. En effet, pendant les confinements la société s’est arrêtée, sauf pour certains métiers nécessaires (soignants, éboueurs…) et pour les salariés, cela a posé la question du sens, de la finalité des services apportés réellement : est-ce que mon job sert à quelque chose ? De nombreux dirigeants ont vu leur activité s’arrêter, et se sont aussi demandé comment faire pour avoir un projet porteur de sens.


Il existe actuellement un fort développement de ces sujets RSE (en particulier le sujet environnemental et le sujet de l’égalité femme / homme), qui remontent de façon beaucoup plus stratégique et beaucoup plus au cœur de l'entreprise qu'avant, pour plusieurs raisons qui sont assez liées :


L'environnement

Ce sujet grandit et devient une contrainte de plus en plus forte. Il y a une exigence un peu à tous les niveaux :

  • au niveau des candidats lors du recrutement,

  • au niveau des salariés,

  • au niveau de l’Etat avec des contraintes pour les appels d’offres,

  • au niveau des actionnaires (car la BCE va financer à taux préférentiels ces sujets-là), etc.

L’égalité femme / homme,

Ce thème s’est renforcé avec la mise en place réglementaire de l’index égalité femme / homme, qui doit être mesuré par les entreprises. Comme pour le sujet environnemental, ce sujet est important :

  • pour les candidats, et donc pour les DRH qui doivent répondre à leurs questions,

  • pour la rétention collaborateur,

  • pour animer les moments d'équipe,

  • et comment créer une culture,

  • et d’un point de vue business, c’est une demande forte dans les appels d’offres, mais aussi des clients et consommateurs B2C, du banquier, des actionnaires

On est donc actuellement dans une problématique où tous ces sujets sont devenus importants, puisqu'ils sont désormais nécessaires pour faire tourner le business, attirer des gens et les retenir. Quelle que soit l’entreprise, quelle que soit son “éthique”, il devient donc de moins en moins possible de ne rien faire du tout en termes de RSE. Dans ce contexte, les initiatives que mènent Vendredi, qui amènent les salariés à dédier une partie de leur temps à des actions à impact positif, ont pris tout leur sens.


Dans cet épisode, Félix va nous expliquer comment mettre en place concrètement cette RSE pas à pas, voir ce qui est le plus facile, ce qui a le plus d'impact, comment prioriser cela, pour faire en sorte que votre entreprise reste une entreprise attractive.


Félix va classer les actions en 2 niveaux, car les leviers à actionner ne seront pas les mêmes :

  • Un niveau “cœur modèle RSE” qui va plutôt être le niveau des founders : il touche à énormément de sujets de fond liés à la direction d’entreprise, sur le produit (quel est mon produit, comment est-il produit, à quel prix, comment faire pour qu'il soit accessible pour des personnes qui en ont besoin), sur la gouvernance d'entreprise, sur la stratégie d'entreprise…

  • Et un niveau “rôle de tous les collaborateurs dans cette démarche RSE” qui va être plutôt le niveau RH : c'est l'engagement de mes salariés dans la démarche RSE, les faire réfléchir (par exemple avec les fresques du climat), générer des idées par exemple pour repenser les produits, etc.


MISE EN PLACE DU NIVEAU 1 DE LA RSE


Quand on part de la page blanche du niveau 0, en tant que founder ou DRH, quelles sont les premières actions RSE à mettre en place qui soient déjà impactantes, même si ce n’est que le premier pas, et arriver au niveau 1 ?


Coté RH / collaborateurs

Les obligations légales

Déjà en tant que DRH, il y a certaines obligations légales qui doivent être mises en place :

  • sur les questions du handicap, avec des taux d'emploi de personnes handicapées,

  • et sur le calcul d'index égalité femme / homme.


Concernant le handicap, les obligations dépendent de la taille de l’entreprise : pourcentage de personnes handicapées à recruter, passer par des prestataires comme les ESAT, etc. Les infos sont accessibles en ligne sur le site du ministère du Travail, mais également sur les guides partagés en ligne chez Vendredi (vous pouvez télécharger le guide de la RSE avec toutes les obligations légales, toutes les actions au niveau zéro faciles à mettre en œuvre - voir références en fin d’article).


Faire un sondage auprès des collaborateurs

Sur l'aspect collaborateur, une des premières choses qui peut être faite, qui coûte très peu de temps mais qui va être engageant pour la suite, c'est de faire un sondage auprès des collaborateurs pour leur demander :

  • comment ils évaluent à ce jour l’impact social / environnemental / sociétal de l’entreprise,

  • les actions qu'ils ont en tête, que l’entreprise mène ou a mené, ou qu'ils aimeraient que l’entreprise mettre en place,

  • et s'ils sont motivés pour être moteur à leur échelle, à donner un peu de leur temps à aider.

Cela permet déjà pour les dirigeants et DRH de prendre le pouls, de voir que certaines personnes font peut-être déjà des choses à leur échelle, ou ont des idées, d'avoir une conscience de l'importance de ces sujets pour les salariés, de détecter des envies, de référencer les actions un peu structurantes, etc.


C’est une action qui est déjà intéressante, avant même de déployer la plateforme Vendredi dans l'entreprise. Vendredi propose pour cela un modèle avec 10 questions simples.


Faire de la sensibilisation

À ce stade, Félix recommande de faire de la sensibilisation sur ces 3 sujets :


Le sujet climatique : le but est d’informer sur le réchauffement climatique, comprendre les enjeux, les ordres de grandeur, et le rôle de l'entreprise là-dedans. Il existe de nombreux ateliers qui peuvent être déployés assez facilement, comme :

  • la fresque du climat (en s’appuyant sur certains collaborateurs qui ont cette sensibilité et peuvent être animateurs),

  • l’atelier 2tonnes (atelier d’1h qui permet de mesurer son empreinte carbone dans le numérique),

  • ou encore des temps forts sur 2 semaines proposés par Vendredi pour comprendre les enjeux en macro et amorcer des petits changements de comportement, etc.

Le sujet de l’égalité femme / homme : cela peut se faire sous la forme d’interventions, d’approches ludiques que peut proposer Vendredi avec certains partenaires. Cela permet d’aborder les thèmes des violences sexistes et sexuelles, ou encore les biais qui existent sur les questions d'égalité. Consacrer une heure par exemple autour du 8 mars (journée internationale des droits de la femme) est un premier pas qui est très apprécié par les salariés.


Le sujet du handicap : quelles sont les différentes formes de handicap, visibles ou non visibles, etc. (faire de la sensibilisation à ce sujet permet aussi de ne pas payer d’amendes).


L’avantage, c’est que même si la direction n’a pas fortement avancé sur la stratégie climat ou autres, le simple fait de faire conscientiser aux gens les ordres de grandeur, qu’ils les comprennent, qu’ils modifient leur comportement individuel, qu’ils fassent en sorte que l'entreprise aille dans le bon sens, qu’ils challengent, ça va faire gagner énormément de temps pour la suite. Cela fait déjà bouger les choses, et ça amènera petit à petit plein de modifications de comportements, jusqu’à mettre en place plus tard des actions plus complexes, comme modifier la politique de rémunération.


Nota : Comment éviter de tomber dans le RSE washing ?


  • Pour Félix, on tombe dans le RSE washing lorsqu’on fait des tonnes de communication à côté des actions menées, et qu'on se raconte une histoire qui est plus belle que la vérité. Faire cela est risqué, attention au retour de bâton… Il faut donc être exemplaire, communiquer en externe de façon transparente et factuelle, sur le fait que ce sont des premiers pas auprès des salariés, mais qu’il reste plein de choses à faire. Personne ne pourra vous reprocher de faire de la sensibilisation. On peut éventuellement vous reprocher de ne pas en faire plus, mais 1 c’est toujours mieux que 0.


Côté direction d’entreprise

Faire un bilan carbone

Félix recommande de mener dès ce niveau un bilan carbone, soit avec des consultants (il existe de nombreux acteurs comme Magelan qui font du très bon travail), soit plus simplement avec des outils de mesure. De toute façon, cela va devenir bientôt obligatoire pour les entreprises de plus de 250 salariés.


Notion de responsabilité et des moyens alloués

Selon Félix, il est vraiment important de savoir :

  • qui porte tel sujet (par exemple pour obtenir une certification comme B Corp) : cela peut être un founder, les RH, une équipe RSE, un Chief Impact Officer, mais aussi porté par l’employé à l’origine de l’idée.

  • et avec quelles ressources ?


En effet s'il n’y a pas de personnes responsables, ni de budget, globalement rien ne sera fait. Et c'est dommage parce qu’en tant que fondateur, vous allez perdre de nombreux appels d'offres, perdre des parts de marché, les candidats ne vont pas venir chez vous, les banquiers vont demander ce que vous faites, et au final ça va coûter cher…


Question de l’organisation

Ensuite, il y a un côté organisation, sous forme de cartographie à mettre en place en interne, sur ce qui est déjà fait / ce qu'on pourrait faire / ce qu'on devrait faire, afin de pouvoir s’organiser autour des différents axes de la RSE.


En effet, comme la RSE touche un peu à tout, il y aura certainement des choses qui seront déjà bien avancées dans l’entreprise, et d’autres où elle sera à la traîne et où il sera nécessaire de faire plus d’efforts. Il va donc falloir voir qui coordonne ça et avoir des responsables pour chaque sujet vertical de la RSE. Cela va permettre d’avoir rapidement un premier plan d’actions sur ce qui aura le plus d’impact, et d’impliquer les différentes parties prenantes autour du sujet.


C’est donc le moment de réfléchir au rôle de son entreprise dans la société, sur sa responsabilité sociétale : quel est son produit / service, à quoi sert-il dans la société, comment peut-être on pourrait l’offrir à certaines populations, quelles sont les choses qui ont de l’impact. Là, on est vraiment au cœur du projet d'entreprise.


Et pour Félix, même si une entreprise se met à la RSE de façon “cynique” et intéressée, parce qu’elle y est obligée, pour gagner des parts de marché etc, ce n’est pas grave. L’important est que les choses commencent à bouger, et in fine les dirigeants qui n’étaient pas convaincus finiront petit à petit par l’être. Car comme pour le RSE washing, le manque d’adhésion finirait par transparaître et se retourner contre l'entreprise.


MISE EN PLACE DU NIVEAU 2 DE LA RSE


Si l’entreprise veut ensuite aller plus loin, allouer plus de temps, d’énergie et potentiellement plus de budget sur la RSE, voici ce que Félix recommande ensuite.


Coté RH / collaborateurs

Actions pour avancer sur l’égalité femme / homme

Après avoir calculé l’index égalité femme / homme et fait de la sensibilisation au niveau 1, maintenant comment faire pour s’améliorer au niveau 2. Plusieurs actions concrètes peuvent être mises en place :

  • travailler sur la grille de rémunération,

  • travailler sur des promotions internes,

  • travailler sur de la formation approfondie aux managers,

  • travailler sur du coaching pour la mise en place de futures femmes leaders, etc.

Actions pour avancer sur la question du handicap

Il y a de nombreux sujets qui peuvent être abordés à ce stade :

  • continuer la sensibilisation,

  • sujet de l'achat responsable auprès des personnes handicapées,

  • inciter les gens à déclarer leur handicap invisible, avec un travail de fond en lien avec les visites médicales, puisque les personnes ne sont parfois pas au courant de leur handicap,

  • travailler sur du recrutement de personnes handicapées, qui est sujet très compliqué où il y a en partie une inadéquation entre le fort besoin de recrutement et l’offre de personnes handicapées qui peuvent prendre certains postes.

Politique d’engagement collaborateurs sur les sujets sociaux / environnementaux

La politique d'engagement collaborateurs est un aspect plus large qui va toucher tous les sujets sociaux, environnementaux, et qui va faire le lien entre ce que fait l’entreprise et le rôle en tant que salarié. Il y a donc des axes d'engagement, qui vont être un peu un miroir de la politique RSE : sur quoi s’engage l’entreprise, quelles sont les choses faites en interne sur ces axes d'engagement (par exemple par rapport aux produits fabriqués, comment les rendre accessibles…), et comment le salarié en est partie prenante au quotidien.


Chaque axe se traduit donc en une politique d'engagement, avec des actions que les collaborateurs peuvent faire pour se sensibiliser, passer à l'action, soutenir des associations…


On peut être partie prenante par de la sensibilisation, par des actions en interne ou des actions en externe :

  • en se sensibilisant sur la question, avec peut-être des parcours, des niveaux qu’on peut faire soi-même,

  • avoir un réseau de mentoring pour les questions des jeunes femmes par exemple,

  • en étant plus senior, accompagner ou mettre des choses en place, etc,

  • agir en dehors de son entreprise, sur le thème de l’égalité femme / homme en travaillant par exemple avec l’association Social Builder (qui permet à des femmes en troisième partie de carrière, souvent célibataires, avec enfants et sans emploi, de se former aux métiers du numérique),

  • aller faire du mentorat, du coaching ou des interventions dans des sessions de formation.


Ce qui est intéressant c’est qu’avoir des actions sociétales en dehors de l'entreprise sur ces sujets va souvent permettre de bridger avec de l'interne, puisqu'en fait cela va créer des ponts. Par exemple, des femmes formées par Social Builder peuvent ensuite être embauchées dans ces entreprises.


Dans l'idéal, l’entreprise accorde formellement un certain nombre de jours aux salariés pour ces actions, cela crée un cadre et donc plus d’engagement. La moyenne sur les 300 entreprises clientes de Vendredi c'est 1,9 jours / an. Pour Félix, c’est essentiel qu’un DRH considère qu’il soit aussi important que le salarié participe à la fresque du climat qu’à une réunion commerciale. Et donc allouer du temps aux collaborateurs permet de sécuriser ce temps pour faire ces actions et agir à leur échelle.


Une évaluation annuelle

Le dernier axe au niveau 2, c'est de solliciter ses collaborateurs chaque année pour qu’ils évaluent ce qui a été fait sur les sujets sociaux environnementaux et sociétaux, une sorte “d’impact NPS”. En mettant une note de 0 à 10 sur chaque niveau, en donnant son avis sur les actions menées, cela donne au DRH un pouls salarié sur la politique menée, et ce qui doit être amélioré.


Et c’est aussi très valorisable, parce qu’on peut aussi demander dans le questionnement : est-ce que c'est un levier pour vous pour parler de l'entreprise en dehors ? Dans les entreprises engagées, on constate généralement que les collaborateurs vont beaucoup parler de l’entreprise en bien, et ça c’est la meilleure marque employeur du monde.


Côté direction d’entreprise

Après avoir fait en niveau 1 une cartographie de ce qui était déjà bien fait ou moins bien fait, avoir priorisé les choses, mis des ressources en termes d'équipe et monté une petite organisation, maintenant l’important est d'avancer sur des actions plus profondes.


Ces actions peuvent être liées à des enjeux stratégiques, comme par exemple devenir B Corp parce que c'est important pour la marque employeur, pour gagner des appels d’offres. Et pour avancer sur sujet, il faudra répondre à des questions :

  • de gouvernance,

  • est-ce que l’entreprise permet à ses salariés de se mobiliser pour des assos,

  • sur la répartition des profits / dividendes, ce sont des questions très structurantes,

  • sur l’égalité femme / homme,

  • sur les produits : par exemple est-ce que l’entreprise les rend accessibles à des gens, à des populations qui n'en ont pas les moyens, qui peut être un excellent levier d'impact, etc.


Donc on rentre vraiment dans le cœur du sujet, parce qu'il faut vraiment pour chacun des axes thématiques, décider quelles sont les actions prioritaires, comment s'assurer de les mener, et se donner les moyens de les mener en profondeur. Cela peut amener des entreprises à :

  • devoir repenser leurs produits, parce que leur empreinte carbone n'est pas bonne,

  • investir sur des partenariats structurants avec des associations (comme par exemple Accord qui rend des chambres disponibles pour des femmes qui subissent des violences conjugales), et répondre ainsi à un besoin sociétal.


Depuis le niveau 1, avec la sensibilisation et le minimum légal, il est important pour arriver au niveau 2 de ne pas créer d'incohérence entre cette sensibilisation des salariés, mais ensuite ne rien faire en interne. Du coup, après avoir réfléchi aux actions à mener (identification, coût, ROI d'impact de la démarche), il faut ensuite vraiment avancer opérationnellement sur ces chantiers, et c'est là où ça demande un travail qui va être au cœur de l'entreprise. Cela permet ensuite aussi de pouvoir valoriser ces réalisations dans la communication externe.


Adhérer à un label est utile car cela crée un cadre, on est guidé par une démarche d'impact et de labellisation, cela fait gagner du temps pour se poser les bonnes questions (achats responsables, gouvernances etc). Cependant ce n’est pas une nécessité absolue, parce qu'on peut aussi très bien réfléchir sur ce qui fait la différence sur le cœur modèle de notre entreprise, et qui nous ressemble. C’est l’occasion de se reconnecter avec le sujet des valeurs au cœur du projet d’entreprise, ce qu’on a envie de porter, d’incarner en tant que dirigeant et RH. Et donc qui on est et ce qu’on a envie de faire, car la démarche RSE c’est cela aussi, quel est le rôle des collaborateurs, qu'est-ce qu'ils ont envie de faire en lien avec notre mission. Et ce ne sont pas les grilles de critères de labels qui vont répondre à cette question.


Ce qui est important c'est d’encourager des actions individuelles, et on peut avoir des premières actions qui existent sur le terrain sans stratégie, ce n'est pas gênant, à partir du moment où c'est fait de façon authentique et qu’on ne tombe pas dans le social washing. Le fait d’être en mouvement est déjà en soi très positif.


POINT DE VUE SUR QUELQUES INITIATIVES : GADGETS OU PAS ?


Allonger le congé second parent

Pour Félix, allonger le congé second parent est une très bonne démarche, mais elle est moins prioritaire que l'égalité femme / homme dans les postes de direction d'entreprise et l'égalité salariale. En effet, cette mesure est un engagement assez facile à mettre en place et peu impactante car au final, elle concerne très peu de salariés. Il ne faudrait donc pas se cacher juste derrière cette mesure, et passer à côté de mesures plus compliquées à mettre en œuvre mais plus impactantes.


Couper les pratiques qui ont un mauvais bilan carbone, comme prendre l’avion

Prendre l’avion a un très mauvais bilan carbone, faut-il pour autant les bannir en entreprise ? Pour Félix, cela dépend complètement de son secteur d’activité. Effectivement c’est justifié pour une entreprise de conseils dans laquelle il était courant pour les consultants de prendre l’avion, alors que c’est souvent inutile et coûteux en termes d’argent et de temps.


Par contre dans d'autres entreprises, cela peut être moins justifié parce que c'est plutôt marginal par rapport à ce qui est produit, donc c’est contextuel.


Chez Vendredi, ils ont fait le choix fort de ne pas rembourser de billets d’avion pour les salariés, même pour des gens qui sont en remote au Canada.


Allouer une partie de son CA à des causes

Certaines entreprises, plutôt que d’allouer des jours à leurs collaborateurs et collaboratrices pour des assos, préfèrent donner de leur chiffre d'affaires à des causes.


Félix pense que c’est très intéressant de faire ça, c'est un des très gros leviers d'impact, et cela peut être très complémentaire au fait de donner du temps à des collaborateurs. On peut s’inspirer du modèle 1% de Salesforce, qui donne à des causes 1% de ses produits, 1% de ses revenus et 1% de son temps.


Là aussi la question se pose en fonction de son activité. Pour certains secteurs d’activité, c’est facile de rendre accessibles leurs produits, typiquement les produits pour bébés, dans ce cas il n’y a pas vraiment besoin de reverser une partie de leur CA. Mais pour une entreprise industrielle techno profonde, donner de son CA a vraiment du sens.


On en revient au niveau 1, qui est de cartographier ce qui a le plus d’impact. Et si on peut faire les deux, donner du temps à ses collaborateurs et donner du chiffre d’affaires ou des produits, c’est encore mieux.


VENDREDI, C'EST QUOI ?


La mission de Vendredi, depuis la fondation de ce projet associatif en 2014, est de permettre à chaque salarié de changer le monde sans changer de travail, ce qui veut dire d'agir là où il est dans son entreprise pour être une partie de la solution.


Cette vision est partie du constat très simple que nous vivons dans un modèle de société séparé entre :

  • d'un côté la vie de salarié, le monde de l'entreprise qui poursuit indéfiniment le profit,

  • et de l'autre côté l'État, les collectivités, les associations, etc.

Alors qu'en réalité nous habitons tous la même planète, on fait société ensemble, et on a hérité de ce modèle qui ne correspond pas du tout aux enjeux actuels pour traiter les questions d'égalité femme / homme, de handicap et de réchauffement climatique.


Pour adresser ce problème de changer les orgas et permettre à chacun dans son travail d'agir, plutôt que d’essayer de faire changer les lois, Vendredi a fait le choix d’aider les entreprises à mettre en mouvement leurs salariés, autour des sujets qu'on qualifie de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Mais pour Félix c’est plus précisément comment faire pour que les entreprises aient l’empreinte la plus positive, la plus régénératrice pour la planète et les hommes.


Au départ, l'idée était de permettre à des stagiaires en entreprise de faire un jour par semaine en association (le vendredi majoritairement au début). Ils ont ensuite diversifié leurs formats d'engagement, et aujourd'hui ce sont plus de 60000 salariés qui utilisent la plateforme Vendredi au quotidien, appartenant à 300 petites ou grandes entreprises (Danone, Air Liquides, Mazars, Matera, PayFit, Michael Page, etc). Et ce sont 2000 associations qui proposent par Vendredi des missions de compétences, des actions de collectes, de dons, etc. Le profil de ces 60 000 salariés, qui agissent de plein de façons, est très varié :

  • des stagiaires qui continuent à faire un jour par semaine (minoritaire maintenant) ;

  • des salariés qui préparent leur retraite, et vont découvrir le monde associatif avant de partir à la retraite ;

  • des consultants en intercontrat qui vont faire des missions parce qu'ils sont en dispo, et plutôt que de perdre leurs compétences ou d'être démotivés, ils sont mis à la disposition d’assos ;

  • mais on a aussi tous les salariés qui vont se sensibiliser à ce qu’est l'empreinte carbone du numérique, ou comprendre les biais de genre, ou proposer des challenges pour limiter les déchets en entreprise, etc.

L’association Vendredi est devenue une fondation et une entreprise sociale avec 60 salariés, avec toujours cette idée généreuse et solidaire au cœur du projet.


LE MOT DE LA FIN


On est face à un moment d'urgence sociale et environnementale, beaucoup de choses dépendent de la législation, les entreprises ont un rôle à jouer, mais pour Vendredi, même en tant qu'acteur à votre échelle, n'hésitez pas à agir, mettre en place des petites actions qui vont faire bouger les choses dans le bon sens. Chaque petite action est nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, c'est déjà ça.


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Vous pouvez contacter Félix de Monts sur Linkedin

Site web de Vendredi : https://www.vendredi.cc/


Ressources recommandées par Félix :

Vous pouvez télécharger les guides disponibles sur le site de Vendredi sur cette page, et notamment :


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