Comment devenir recruteur indépendant ?
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Comment devenir recruteur indépendant ?

Avec Amélie Arnaud, fondatrice de Happy Recruteur



Amélie Arnaud, fondatrice de Happy Recruteur, donne ses conseils pour créer une activité de recruteur indépendant
Amélie Arnaud, fondatrice de Happy Recruteur


Comment devenir recruteur ou recruteuse indépendant.e ?


Amélie Arnaud, fondatrice d'Happy Recruteur, qui accompagne depuis 2019 les recruteurs indépendants et les personnes qui souhaitent le devenir, expose ici les perspectives et les questions à se poser avant de se lancer :

  • Les conditions pour démarrer ?

  • Comment facturer ?

  • Définir votre offre

  • Trouver des clients


UN RECRUTEUR INDÉPENDANT, C’EST QUOI ?


Définition


Un recruteur / recruteuse indépendant(e) va offrir une prestation de recrutement RH en indépendant, il ou elle va donc travailler pour des prestations rémunérées dans différentes entreprises (ses clients).


Concrètement, son rôle consiste à mettre en relation des candidats avec des entreprises clientes, c’est ce qu’on appelle un mandat de recrutement. Donc l’entreprise vient vous voir en disant : recrutez-moi un comptable, recrutez-moi un directeur financier


Attention, le recruteur indépendant n’est pas là pour recruter, c'est l'entreprise qui a la partie décisionnaire. Le recruteur est rémunéré uniquement pour rechercher et proposer des profils, avec bien sûr une partie conseil client.


L’essor de ce métier et situation en 2024


Amélie s’est lancée comme recruteuse indépendante en 2019. À l’époque, ils étaient très peu nombreux : sur Malt (une plateforme de freelancing), ils étaient 6 recruteurs indépendants. Quatre ans plus tard, en 2024, il y a plus de 700 personnes !


Entretemps, il y a eu la crise du Covid qui a changé beaucoup de choses dans le monde du travail, et notamment le métier de freelance s’est démocratisé dans de nombreux secteurs d’activité. 


Avant, le métier existait, mais seuls se lançaient des gens qui avaient 10 ans d’expérience en cabinet de chasseurs de tête. Maintenant, beaucoup de RH, de recruteurs salariés, et même des personnes qui ne viennent pas du monde du recrutement, sans expérience, deviennent recruteurs indépendants. Par exemple, un commercial peut se lancer comme recruteur indépendant spécialisé dans les commerciaux (c’est ce qu’on appelle recruteur avec une expertise métier).


Sachant que c’est un métier qui attire, car :

  • il peut devenir extrêmement rémunérateur quand ça fonctionne,

  • il n’existe aucun diplôme nécessaire pour se lancer,

  • et les entreprises auront toujours besoin de recruter !


Entre 2021 et 2023, ce sont des milliers de recruteurs qui se sont lancés, ce qui a entraîné une certaine saturation du marché, une concurrence accrue, et une baisse de confiance côté clients - car certaines prestations (du fait du manque de formation et d’expérience de la part de certains freelances) étaient de mauvaise qualité.


S’ajoute à cela un contexte d’inflation, et le fait qu’en 2024, les budgets de recrutement ont été retardés vers mars / avril 2024 - alors que le métier fonctionne beaucoup sur les rentrées (les grosses rentrées dans le recrutement étant janvier et septembre).


Tout cela s'est traduit fin 2023 / début 2024 par :


  • Une diminution du nombre d’offres de missions, avec un gros coup de frein tout particulièrement dans le secteur de l’IT, où de nombreux projets se sont arrêtés.

  • Une recherche de profils plus spécifiques, tout en regardant plus en interne pour réduire les coûts (car prendre un prestataire en recrutement coûte très cher).

  • Une baisse significative du RPO TJM (Recruitment Process Outsourcing et Taux Journalier Moyen - voir ci-après).

  • Une forte baisse des missions en télétravail : les clients péfèrent désormais que les recruteurs viennent dans les locaux de l'entreprise, qu’ils participent au brief, qu’ils rencontrent physiquement les équipes, etc. 


Les 3 façons de facturer


Dans le domaine du recrutement indépendant, il existe trois principales méthodes de facturation :


  1. Succès : le recruteur est rémunéré sur un pourcentage du salaire brut annuel du candidat recruté (fixe + variable), en moyenne entre 17 et 20% (pour un CDI temps plein ; freelance ou temps partiel c’est moins). Ce pourcentage dépend essentiellement du secteur d'activité et du niveau de responsabilité du poste (le top management c’est plus de 20%).


  1. Forfait : c’est un montant fixe pour chaque recrutement, indépendant du salaire du candidat, le minimum étant 2000€, mais cela peut monter jusqu’à 8000€ voire plus. Ce montant peut être sectorisé, en fonction de l'expérience (le junior à 2500, le confirmé à 3500 et le senior à 4500), du métier (les RH à 3000, les commerciaux à 5000, et le marketing à 2500) ou du salaire du candidat (plus de 40000 c'est X€, moins de 40000 c'est Y€). Quand on fait du forfait, souvent c'est qu'on a du volume : s’il y a plusieurs Sales à recruter, on passe sur du forfait pour avoir plus de chances de négocier ce contrat.

  2. Et le Taux Journalier Moyen (TJM) : Le recruteur facture un montant par jour de prestation, généralement entre 400 et 500€ en télétravail, +50€ si on se déplace chez le client. Attention, ne proposez pas de TJM 5j/5 : comptez plutôt 1 à 3 journées travaillées par semaine, ventilées sur les différents jours, par exemple 2h le lundi, 2h le mardi, 2h mercredi et 2h le jeudi. Pourquoi ? Parce que cela vous permet de rester réactif, si un candidat vous contacte un jour, vous devez être capable de l'envoyer chez le client très rapidement.


Le TJM a eu énormément de succès, côté client comme côté recruteurs, car il s’agit d’une obligation de moyens (contrairement au succès et au forfait qui ont une obligation de résultats) : là, qu’on recrute 0 / 1 / 2 / … 15 personnes, à la fin du mois c'est le même prix. Pour le recruteur, cela peut être avantageux ; et pour le recruteur, il est sûr d’être payé à la fin du mois quelle que soit l'issue de la mission. Comme mentionné précédemment, ce type de rémunération s’est quasi arrêté en 2024.


Importance des conditions de vente


Attention : certes les honoraires sont importants, mais les conditions de vente sont absolument indispensables. Sans elles, vous risquez de ne pas être payé du tout !


On ne va pas détailler ici car c’est du juridique, mais dans les conditions de vente vous retrouvez :


  • les modalités de paiement : recrutement avec acompte, facturation en 3 ou 4 temps, par exemple 50% à la signature,  25% à l’intégration, et 25% au terme de la période d’essai. 

  • exclusivité des profils présentés,

  • exclusivité du mandat,

  • garanties de remplacement (gratuite, ou semi-payante).


Combien gagne un recruteur indépendant ?


Le chiffre d’affaires dépend de nombreux facteurs, notamment de son positionnement, mais globalement pour un temps plein, comptez sur une fourchette entre 40 000 € à 70 000€ pour la première année.


Classiquement, au bout de 2 ans ou un peu plus, les recruteurs dépassent les 70 000€ et passent en société. Quand vous dépassez ce chiffre, c’est que vous êtes clairement sur la bonne voie !


ÉTUDIER SON PROJET : LES QUESTIONS À SE POSER


Vous êtes recruteur en poste, vous avez un set de compétences, et passer en freelance vous fait envie ? Avant de se lancer, il est impératif de bien réfléchir à son projet, et de se poser les bonnes questions. Pour Amélie, parmi ces questions, deux aspects sont indispensables pour être un bon recruteur indépendant :

  • le candidat care (aimer le sourcing),

  • et le business care (savoir se vendre et faire du business).

Même si cela ne ramènera pas automatiquement la réussite car d'autres facteurs entrent en jeu (notamment la qualité de vos services), ce sera déjà une très bonne base.


Quel est votre Why ?


Avez-vous bien réfléchi à vos principales motivations, pourquoi souhaitez-vous devenir freelance ?


  • Pour gagner plus d’argent ? Non, ce ne sera pas suffisant pour réussir. N’allez pas plus loin… Surtout que les revenus peuvent être très irréguliers, c’est un peu comme une chasse au trésor : vous placez quelqu'un, c'est +5000 € ; vous perdez quelqu'un c'est -3000 €. Il faut être prêt à accepter cette irrégularité.


  • Pour le côté humain ? Honnêtement, non… Même s'il y a un côté humain et bienveillant, vous serez déçu car c’est surtout un métier axé digital : vos journées vont essentiellement se résumer à passer 8h par jour seul devant l'ordinateur sur LinkedIn, à faire des calls, à rédiger des comptes-rendus… La plupart des gens, vous ne les rencontrerez pas, vous serez beaucoup en télétravail. Et c'est aussi très technique, il faut aimer creuser, trouver des outils, des extensions etc. Si vous n'aimez pas ça, n'y allez pas.


  • Parce que vous aimez faire du sourcing, chercher des candidats ? Oui, allez-y ! C’est le candidat care : si vous n’aimez pas le sourcing, cela ne sert à rien de se lancer comme recruteur indépendant, car cela représente 70% du quotidien.


  • Parce que vous aimez faire vendre / vous vendre ? Le business care est indispensable à tout métier en indépendant, il faut bien faire son job ET le vendre : donc il faut savoir se vendre, faire du business, négocier, faire de la prospection, envoyer des messages sur Linkedin, etc. On passe beaucoup de temps sur la gestion clients. Si vous êtes allergique à tout cela, n’y allez pas, vous serez malheureux, restez plutôt salarié. La majeure partie de la prospection et de la promotion se passe sur LinkedIn (sauf 3 secteurs : BTP, santé, hôtellerie), donc pareil, si vous n'aimez pas LinkedIn, ne vous lancez pas. Ceci étant dit, ne vous inquiétez pas si vous ne savez pas promouvoir votre offre, c’est normal, vous allez pouvoir l’apprendre comme n’importe quelle autre compétence. Et quand on maîtrise cette compétence, il est possible qu'on l'apprécie plus que ce qu'on imaginait.

Le métier va-t-il toujours vous faire vibrer ?


Vous êtes salarié, vous passez indépendant, ce métier va-t-il continuer à vous faire vibrer ? Si en tant que salarié, ce métier a déjà tendance à vous lasser, que les calls c'est compliqué… Pas la peine d’y aller !


Le freelancing est-il fait pour vous ?


Devenir indépendant impose de faire face à de nombreuses contraintes : administratives, irrégularité de revenus… Êtes-vous réellement prêt à y faire face ? Surtout qu’il y a une particularité dans ce métier, c’est que vous allez travailler sans avoir la certitude d'être payé ! Par contre quand vous gagnez, c'est jackpot…Donc il faut aimer le jeu, le risque (même s’il y a des solutions pour limiter ce risque : TJM, arrhes, etc).


Est-ce le bon moment dans votre vie ?


  • Pouvez-vous avoir une rupture conventionnelle ? C’est indéniablement un beau matelas de sécurité avec Pôle Emploi.


Avez-vous pensé aux impacts sur votre vie personnelle ? Si vous avez pour projet d’acheter un appartement, ce sera beaucoup plus compliqué en indépendant. Il est certainement plus raisonnable de rester salarié pour le moment et de passer en indépendant plus tard.


Quel niveau de risque je prends ?


Est-ce que je me lance à 100 %, est-ce que je me lance à 50 / 50, est-ce que j'en fais un complément de revenu ?


  • Est-ce que j’ai de la trésorerie de côté ?


Amélie estime qu’un minimum de 20 / 30 000 € de trésorerie est nécessaire pour l'indépendance. C’est un métier qui n’a pas besoin de gros investissements, mais il faut à minima :

  • un ordinateur

  • un téléphone

  • une licence LinkedIn Recruiter

  • et un panel d’outils : attention, compter un budget 300 à 400€ / mois pour l’ensemble


  • À quel moment se lancer ?


Amélie conseille vraiment de se lancer 3 mois avant janvier ou avant septembre, qui sont les 2 grandes périodes de recherches de candidats. En janvier ou septembre, il faut être 100% prêt et opérationnel au niveau de son offre (le triptyque prestation / positionnement / tarification).


  • Quel sera votre positionnement ?


Le positionnement, c'est vraiment le nerf de la guerre : la première chose à faire, c'est de choisir son positionnement, son expertise recruteur, c’est cela qui va déterminer ensuite vos prestations et votre tarification. Entre recruter des boulangers ou des CEO de start-ups, on n'est pas du tout sur le même business model, et cela peut vraiment amener à de très grandes différences.


Selon mon expérience, quelles sont mes chances de réussite ?


Il faut être honnête, parmi les gens qui se sont lancés, ceux qui viennent de cabinet ont beaucoup plus de chances de réussir que ceux qui viennent de l'interne, parce que ce sont deux métiers différents :

  • En interne, on recrute pour soi, son entreprise ;

  • En externe, donc en cabinet, on recrute déjà pour les autres.


Sachant cela, si vous n’avez pas d'expérience en externe, il peut être judicieux d’aller travailler 6 mois dans un cabinet pour voir si travailler pour d'autres entreprises vous plaît.


LES QUESTIONS “NON ESSENTIELLES”


Souvent, les premières questions qu’on va se poser ne sont pas les bonnes… mais plutôt de la procrastination déguisée ! En réalité, vous avez peur, vous ne savez pas comment trouver des clients… Quelles sont ces questions, certes nécessaires à un moment donné, mais qui ne sont pas primordiales dans une réflexion de lancement d'activité ?


Quel statut juridique choisir ?


Quel statut juridique est le plus adapté à ma situation ? Micro-entreprise, SAS, SASU, portage salarial ? Attention au plafond de chiffre d'affaires de 76 000€ si vous choisissez la micro-entreprise, vous pouvez très vite l’atteindre si ça fonctionne bien.


Ce n’est pas cette question qui changera le noyau de votre projet, même s'il faudra bien sûr y répondre pour lancer votre activité. Le mieux, c’est d’aller voir un expert-comptable, de regarder des vidéos sur internet (le sujet y est très largement discuté) ou d’acheter un livre. Cependant, Amélie peut vous aiguiller dans les grandes lignes pour les personnes qui se posent cette question :


  • Selon votre expérience : si vous avez 10 ans d’expérience et que vous avez travaillé en cabinet, vous savez donc déjà combien vous facturiez vos clients. Dans ce cas, optez pour la SASU car vous allez rapidement dépasser le plafond de CA de la micro-entreprise. Au contraire, si vous avez peu d'expérience dans le recrutement ou que vous n'avez jamais monté d'entreprise auparavant, la micro-entreprise peut être une option plus simple à gérer.


  • Selon la dénomination que vous souhaitez donner à votre entreprise : si vous souhaitez vous positionner comme “recruteur indépendant”, la micro-entreprise peut convenir ; mais si vous êtes plutôt dans l'optique de monter un cabinet (et ce, même si vous êtes tout seul chez vous derrière votre ordinateur), la SASU est plus pertinente.


  • Si vous souhaitez garder certains avantages du salariat : le portage salarial peut être une alternative intéressante, il offre un équilibre entre indépendance et sécurité.



Faire son site web / ses cartes de visites ? Non, faites plutôt votre LinkedIn


En début d’activité, faire son site web n’est pas important. Avoir un site web qui ramène des clients, c’est un site qu’on alimente et c’est quasiment un job à temps plein : communication, blogging, mises à jour, design…


Au début, ce n’est pas là qu’il faut investir son temps. Comme on l’a évoqué, il faut d’abord s’attaquer au vrai sujet : construire son offre, et donc passer du temps sur le triptyque prestation / positionnement / tarification. Une fois que tout cela sera bien calé, oui, là on peut penser branding, communication, site internet, cartes de visite…


Si vous avez besoin d’une présence sur internet, faites les choses a minima : site web vitrine (non alimenté) ou landing page générée par IA, avec un logo fait sur Midjourney, etc. N'y consacrez pas plus d’une journée.


Plutôt que de créer un site web, Amélie conseille plutôt de faire votre profil LinkedIn, c’est plus important et beaucoup plus rapide !


CONSTRUIRE SON OFFRE


En préambule, un conseil : notez tout !


Travailler sur le triptyque prestation / positionnement / tarification est un processus très long, qui va s’étaler sur plusieurs semaines. Amélie vous recommande donc vraiment :

  • Notez toutes vos réflexions, vos idées, vos ressentis, vos recherches sur internet, vos échanges avec d'autres personnes, ce que vous avez envie d’intégrer dans votre entreprise, etc.

  • Ensuite, avec du recul dans une semaine, reprenez vos écrits, et là pour pourrez travailler concrètement sur le projet.


Définir sa prestation


Les étapes d’une prestation recrutement

En mission, un recruteur peut s'occuper de toute la chaîne du recrutement ou seulement d'une partie du processus. Mais surtout, évitez le : je fais du recrutement de A à ZNon, c'est la phrase la plus bateau qu'on peut trouver dans le recrutement !


Une prestation recrutement consiste en plusieurs étapes :


  1. Brief de poste : c'est soit en visio, soit en physique (aux alentours de Lyon par exemple) : soyez précis, donnez des directives.


  1. Rédiger son annonce : Une fois le brief recueilli, vous rédigez votre annonce. Celle-ci va avoir deux fonctionnalités :

  • La diffuser un peu partout grâce à des outils comme RoboPost, l'objectif étant d'avoir du pipe de candidats qui vient à vous.

  • La mettre en PDF pour l'envoyer à l'intégralité de vos candidats


  1. Sourcing : Selon le profil recherché, il faut d’abord établir un persona candidat. Ensuite, on peut commencer la chasse : ça, c'est une structure, une méthodologie à apprendre (il ne suffit pas de taper “commercial Paris” sur LinkedIn si on recherche un commercial).


  1. Tri des CV : Bien sûr, vous sélectionnez les CV les plus pertinents par rapport au poste à pourvoir.


  1. Préqualification téléphonique : Ces entretiens téléphoniques doivent être courts (20-25 minutes maximum), puis vous rédigez un compte-rendu détaillé.


  1. Positionnement des candidats : c’est la dernière étape, il s’agit d’envoyer au client :

  • le CV du candidat mis à jour et complet,

  • + le compte-rendu détaillé qui vient de la préqualification téléphonique,

  • + les coordonnées du candidat (téléphone, mail, lien LinkedIn),

  • et ses disponibilités pour un entretien chez un client.

L’objectif, c'est que 3 jours après, le candidat soit en physique chez le client !


Globalement, sourcing / entretien / positionnement constituera 70 % de votre travail. Le reste pourra être éventuellement constitué de tests de personnalité, d'entretiens complémentaires, de suivi d'intégration, etc.


Comment se démarquer ? Niche ou généraliste ?

Tout d’abord, évitez d'être généraliste : il y a très peu de valeur à être généraliste, vous ne pouvez pas être bon sur tous les fronts en même temps. D’ailleurs, c'est très mal vu, c'est synonyme de mauvais positionnement et de mauvaise qualité… Donc positionnez-vous plutôt sur une niche. Pour cela, voici quelques précieux conseils (dont certains sont issus du livre d’Alex Hormozi L’offre à 100M$, n’hésitez pas à le lire) pour se démarquer des autres, rester attractif dans le marché actuel, et optimiser ses chances de réussite :


  1. Allez là où les besoins sont très importants : Cherchez des secteurs qui ne sont pas encore développés sur la partie recrutement indépendant, qui manquent concrètement de recruteurs et de cabinets dans ces domaines, il y en a énormément ! Vous avez par exemple le secteur de la santé, une niche lucrative et encore peu explorée. Pas la peine de vous positionner comme énième recruteur dans l'IT (sauf si vous  avez une spécialisation particulière depuis des années dans une technologie, type data, cloud, DevOps etc).


  1. Analysez le marché avec Indeed : pour repérer les besoins du marché, allez sur Indeed. Pourquoi ? Parce que Indeed est l’un des rares jobboards où on peut encore publier 6 à 7 annonces simultanément gratuitement. C’est donc un énorme état des lieux du marché, alors utilisez-le pour analyser les profils les plus recherchés, que vous pouvez affiner aussi par lieu géographique.


  1. Choisir une niche dans laquelle les métiers sont en tension : c’est-à-dire où les entreprises cherchent beaucoup et ont du mal à trouver. Vous répondrez ainsi à un gros pain.


  1. Cherchez un marché qui a du budget : si vous voulez vivre de ce métier, vous devrez facturer… Donc ciblez là où il y a du budget : type d’entreprises, localisation, etc. En fait, vous avez 2 positionnements possibles en tant que recruteur indépendant, c’est un choix, et en termes de revenus ce sera équivalent :

  • Soit vous faites de la quantité pas chère : dans les secteurs BTP / hôtellerie restauration / santé, les tarifs des profils recherchés sont bas, entre 500 et 2000€ max (pour un serveur c'est 500€), mais vous allez pouvoir en faire 3 ou 4 par mois.

  • Soit vous faites de la qualité chère : Un profil recherché dans le recrutement, démarre souvent à 3000 / 4000€, jusqu’à 8000 / 9000€. Mais vous n’en ferez que 2 par trimestre.


  1. Ciblez un marché en croissance : idéalement, allez chercher des marchés en croissance (ou à minima qui se maintiennent). Si vous êtes dans un secteur en déclin, qui recrute de moins en moins (par exemple dans la presse écrite qui est en train de disparaître), c'est un mauvais calcul, chaque année qui passe sera plus dure que la précédente.


  1. Testez le marché : Alex Hormozi conseille de sélectionner un marché que vous pouvez facilement cibler et atteindre. Amélie conseille plutôt, dans le cas des recruteurs indépendants, de tester au début un premier positionnement, pas trop large (par exemple les commerciaux dans une certaine localisation), et de faire le bilan au bout de 6 mois, regarder combien ça a rapporté. En fonction des résultats, soit vous continuez, soit vous reconsidérez votre positionnement.


  1. Spécialisez-vous dans l'ultraniche : Au final, en testant ainsi, vous allez vous ultra-spécialiser, par exemple dans les Sales qui vendent des supers outils à la mode IA ! En tant que recruteur, visez le top of mind en vous spécialisant dans des profils très spécifiques ou des domaines de compétence particuliers. Plus vous serez niché dans un domaine, plus vous ferez marcher le bouche à oreille côté client, mais aussi côté candidats ! Vous serez identifiés comme le ou la spécialiste pour cette niche.


Dans tous les cas, quels que soient vos choix, il y aura toujours un pain, car il y a une règle pour les recruteurs indépendants :


  • “Si tu galères à avoir des clients, tu ne galèreras pas à avoir des candidats” : vous n’aurez aucune peine à trouver des candidats dans des secteurs comme la mode, le marketing, la communication, la psychologie, le blogging, l'influence etc… mais du coup pour une annonce, vous aurez 150 CV à trier et l'entreprise va être ultra sélective... 

  • “Si tu galères à avoir les candidats, tu ne galèreras pas à avoir les clients” : une entreprise qui recrute à fond vient vous voir pour vous demander plein de profils ? Alors le pain sera côté candidats.

L’amélioration continue

Pour Amélie, d’une manière générale dans le freelancing, il est essentiel de pratiquer l'amélioration continue, en passant par des cycles action / résultat / feedback / amélioration. L’action est primordiale, surtout au début quand vous vous lancez. Il y a plein de réponses que vous n’obtiendrez qu’en passant à l’action, en testant… et pas en restant dans votre tête. Sinon c’est une forme de procrastination.


Même s’ils peuvent paraître modestes, les premiers pas sont importants, passez à l’action, tentez des choses :

  • Modifiez votre profil LinkedIn,

  • Faites une plaquette commerciale,

  • Publiez sur LinkedIn (et ce n’est pas grave si votre publication fait un flop, tout le monde est passé par là),

  • Envoyez des messages (cercle 1, 2, 3…), etc.


LES STRATÉGIES POUR TROUVER DES CLIENTS


Amélie recommande 3 stratégies pour trouver des clients, que vous pouvez combiner :


Exploiter le réseau professionnel


L’avantage, c'est que toute entreprise a potentiellement besoin de recruter, donc tous vos contacts peuvent être utiles. Informez-les que vous vous lancez comme recruteur indépendant, contactez votre réseau :

  • D’abord le cercle 1 : Il s'agit de votre entourage, vos amis, etc

  • Puis cercles 2 et 3 : Il s'agit de tous les gens qui vous ont recontactés : sur Linkedin ce sont généralement les anciens camarades de formation, des anciens collègues, etc.


S’inscrire sur les plateformes en ligne


Il existe des plateformes généralistes (comme Malt) et des plateformes spécialisées pour les recruteurs indépendants. Amélie recommande de s’inscrire sur le maximum de plateformes pour augmenter ses chances de trouver des missions. Ces plateformes n’ont pas toutes le même mode de fonctionnement, on peut trouver :


  • Les bourses aux missions, très classiques dans le métier de recruteur. Dans ce système, les entreprises publient leurs besoins en recrutement, et les recruteurs peuvent positionner leurs candidats pour ces missions. Contrairement à un mandat classique, là il n'y a pas de relation directe entre le recruteur et l'entreprise cliente.


  • La mise en relation directe : ici, des cabinets de recrutement, des collectifs de professionnels ou des plateformes dédiées sont spécialisés dans la mise en relation : vous êtes inscrits sur le site en tant que recruteur (spécialisé dans la pharmaceutique par exemple), ils ont un besoin pharmaceutique, ils vous contactent pour vous confier la mission, et en cas de succès, ils prendront un certain pourcentage de vos honoraires (10 à 20% généralement).


Le système de pige


Pour l’instant, on a vu le recrutement classique : un client vient à vous, et vous cherchez un candidat. Mais il est possible de procéder dans l’autre sens, c’est de la prospection inversée, c’est-à-dire qu’on part d’un candidat et ensuite on cherche une entreprise qui pourrait être intéressée. C’est ce qu’on appelle la pige ou le placement actif de candidat.


Bien sûr, dans ce cas, il faut trouver des top profils, c’est toute une méthodologie. Et ensuite, il faut partir à la pêche au client ! Cela peut se faire de différentes manières :

  • En répondant à des annonces de recrutement, en présentant et en faisant la promotion de votre candidat (dont le nom doit rester anonyme bien sûr), et en demandant s'ils souhaitent le rencontrer. Vous pouvez utiliser des outils comme Index Advertsdata pour repérer des annonces et contacter les entreprises.

  • En envoyant des messages de prospection sur LinkedIn directement aux entreprises qui pourraient potentiellement être intéressés par ce profil.

  • Ou par la pige en continu : une fois que vous avez placé un premier candidat chez un client, vous pouvez lui proposer de signer un contrat pour lui soumettre régulièrement des profils de qualité correspondant à ses besoins potentiels, même en l'absence de mandat spécifique. Et peut-être qu’à un moment, cela matchera !



Vous pouvez contacter Amélie sur LinkedIn


Site web : https://www.happyrecruteur.fr sur lequel vous retrouverez le blog, des guides, sa formation complète pour devenir recruteur indépendant, et ses coachings à l’heure pour du perfectionnement (sur le sourcing, aide à la négociation, aide à la tarification, clauses indispensables, optimisation de votre page LinkedIn, la pige, etc).



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