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Monter sa boite à 18 ans et la revendre

Dernière mise à jour : 12 juin 2023

Vincent Touboul Flachaire - CEO de Goodeed



" Je ne me suis jamais dit que je n’allais pas faire d’étude de ma vie ou que les études ne servent à rien. Je me suis plutôt dit j’ai une idée et ça marche ! J’ai vu qu’il y a de la traction au niveau des utilisateurs !" Vincent Touboul

Aujourd'hui j'interviewe Vincent Touboul Flachaire, CEO et fondateur de Goodeed, l’entreprise qui permet à chacun de nous de faire un don gratuitement en regardant de la publicité.


Vincent revient sur l’histoire de Goodeed, de son lancement à 18 ans, directement après le BAC au rachat par Kiss Kiss Bank Bank en 2018. On parle ici du casse-tête de devoir concilier impact social et rentabilité financière, du lâcher-prise nécessaire pour permettre à Goodeed de décoller, mais aussi d’Avengers et de comment fêter la revente de sa boite au barbecue coréen.


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Alexis Eve : Bonjour Vincent, on est aujourd’hui au Scribe, on prend un petit déjeuner ensemble, c’est fort sympathique. On va parler un peu de ton parcours au sein de Goodeed. Donc, Goodeed est un site qui permet à n’importe qui de faire du don gratuitement. Au lieu de faire un don monétaire, il suffit de regarder une publicité qui permet de donner sur une cause de son choix comme donner de l’eau ou permettre à des jeunes filles d’apprendre à coder.


Vincent Touboul Flachaire : c'est exactement ça !


C’est une boite que tu as lancée en 2013 ?


J’ai eu l’idée en 2013, la boite a été créée en 2015 et le site a été lancé en 2014.


Et maintenant vous êtes une dizaine ?


Un peu plus d’une dizaine. Ça a très bien marché, Goodeed a supporté près de 15 millions de dons gratuits.


Un autre fait notable est que tu as lancé l’entreprise en étant assez jeune, à 18 ou 17 ans, et que Goodeed a été finalement racheté en 2018 par Kiss Kiss Bank Bank via la Banque Postale.


Par où aimerais-tu commencer pour parler de Goodeed ? L’actualité et donc parler de ce que ça veut dire d'être en phase post-exit ou alors préférer un moment nostalgique en revenant aux débuts ?


Je suis un grand nostalgique donc on va commencer par le début !


Donc, comment se passe le moment où tu décides que 5 ans d’études c’est beaucoup trop long et qu’après le BAC tu vas te jeter directement dans le grand bain en créant Goodeed ?


Effectivement, j’ai eu mon une idée en terminale, j’ai commencé une prépa, car je ne savais pas quoi faire et finalement, je me suis dit commençons par le haut, au pire je retomberai plus bas.


Au bout de 6 mois de prépa j’ai commencé à travailler mais je n’ai pas tenu le rythme, je n’ai pas réussi à coller avec le modèle, ce qui a fait que j’ai lancé Goodeed en mars 2014, 5-6 mois après avoir débuté la prépa.


J’ai géré les deux en parallèle pendant un petit moment. 3 mois après avoir lancé le site, j’ai complètement arrêté les études. Tout s’est fait de manière naturelle.


Je ne me suis jamais dit que je n’allais pas faire d’études de ma vie ou que les études ne servent à rien.


Je me suis plutôt dit "j’ai une idée et ça marche". J’ai vu qu’il y a de la traction au niveau des utilisateurs ! A cette époque, il y avait des marques qui commençaient à nous contacter pour faire de la publicité chez nous, les investisseurs commençaient à être intéressés...


Et est ce que tu te dis parfois que vivre tes années d’étudiant n'aurait pas été mal ?


Clairement, ce sont des années d’insouciance que tu n’as pas quand tu es entrepreneur ou quand tu lance une boite.


J’ai quand même eu des années d’insouciance de 0 à 18 ans, même jusqu’à 20 ans, peut-être même plus aujourd’hui ! J’ai toujours une part d’insouciance, mais quand tu vois tes potes partir en vacances pendant 3 mois par an voire même 4-5 mois parce qu’ils sont à la fac, c’est impressionnant !


Quand ils n’ont que 6 heures de cours par semaine et qu’ils passent leur temps à la salle de muscu, tu ne peux que te dire que les études c’est sympa aussi. Ça te permet de développer d’autres compétences et d’acquérir d’autres expériences en plus des études.


Comment cela se passe au niveau de ton entourage au sens large ? Entre ceux qui s’inquiètent et se demandent ce que tu es en train de faire et ceux qui vivent le rêve par procuration en te disant que ta vie est géniale !


Avant d'avoir l’idée en terminale, j’ai toujours eu des idées d’entreprises à lancer, mais celle-ci j’y croyais vraiment. J’ai tout de suite participé à des concours d’entrepreneuriat. On en a gagné quelques-uns, ce qui nous a crédibilisé auprès de nos parents et de nos familles. Il y avait quand même quelque chose de tangible : on a gagné le concours « 100 jours pour entreprendre », on a fini 2eme sur le concours « Samsung launching people" sur 1000 dossiers…


Il y a aussi eu de l’intérêt de la part d'experts comme Jacques-Antoine Granjon… Mais de là à lancer une entreprise et à quitter les études, ce n’était pas encore gagné. J’ai donc lancé le site en parallèle de mes études sans que ma famille ne le sache vraiment étant donné que je vivais à l’autre bout de Paris.


La notion d'expérience est un truc qui me fait réfléchir, je ne sais pas quel est ton avis sur la question, mais pour moi on revient souvent au constat que l’expérience dépend au final beaucoup de la vie que tu as eu et que cette expérience ne se transmet pas…


(Rires) Juste sur la notion d'expérience, hier j’ai regardé Avengers Infinity War et à un moment, Thanos le méchant dit « t’appelles l’échec une expérience » au personnage qui s’appelle Loki qui répond alors « l’expérience est une expérience... ».

J’ai trouvé ça génial ! (Rires)


(Rires) Je disais donc, est ce que tu penses qu'actuellement, il est important de lancer des projets en plus de son boulot ou de ses études ? Est-ce quelque chose que tu conseillerais ?


Si la personne compte entreprendre, je dirais qu'il est important de tester des choses au début surtout que l’entrepreneuriat ne s’apprend pas à l’école !


Après, les études restent importantes. Par contre, une personne qui a fait une grande école de commerce et qui n’a rien fait à côté, je trouverai cela naze car cela voudrait dire qu'il a appris quelque chose mais ne s’en est pas servi.


Evidemment, tout ce qui est fait à côté est crucial et essentiel, car c’est mettre en application ce qu’on a appris à l’école ou en théorie. Après, il faut avoir la motivation et la curiosité de le faire.


A ce moment de l'histoire, on est au début de Goodeed, vous êtes combien sur le projet ? Tu l’as impulsé seul ou avec des co-fondateurs ?


J’ai eu l’idée puis j’en ai parlé mes deux meilleurs potes. Puis on a commencé à participer ensemble aux concours. On s’est ensuite splitté, il y en a un qui est parti faire du droit, un autre qui est parti à Lausanne…, moi j’ai continué à côté de la prépa pour ensuite continuer tout seul petit à petit.


Pour autant, je n’ai jamais été tout seul, j’ai été accompagné par des bénévoles comme Kevin, Horthense… des freelances… pleins de gens qui ont gravité autour du projet. J’ai alors fini par rencontrer Thomas et Tristan et on a continué ensemble !


Tu les as rencontrés par quel biais ? Était-ce une démarche de ta part ?


Quand tu participes à des concours, tu gagnes en visibilité, les gens te contactent. Un type m’a alors mis en relation avec Tristan, puis Thomas. A l’époque, on a travaillé ensemble 8 mois sans jamais se voir, par Skype.


A cette époque, tu étais pour ainsi dire "Toute l'entreprise Goodeed", le fondateur fait toujours tout au moment de lancer son projet. Puis vous vous répartissez les rôles. A ce moment-là, tu as trouvé ta place naturellement avec les autres ? Est-ce que cette place est à peu près la même que celle que tu as maintenant ?


C’était assez facile, car il n’y avait que Thomas, Tristan et moi de manière permanente et nous avions des rôles bien définis, il y avait donc un dev, un designer et moi qui m'occupais plutôt de la partie commerciale, des levées de fonds et de l’administratif… Ce n’était donc pas compliqué de définir des rôles et de rester dans le sien.


Par contre j’avais un rôle omniprésent, beaucoup trop même, je faisais peu attention à leurs réflexions et ils me l’ont fait comprendre !


Comment as-tu amorcé le mouvement de « laisser de la place » ?


De manière progressive, à des moments je lâchais, je donnais un peu de latitude, puis plus du tout. C’est allé par vague, ça devait être horrible. Mais on se marrait bien sur certains trucs, du coup ça passait. Je ne sais pas exactement comment cela s’est fait...


Aujourd’hui, je ne suis pas le mieux placé pour dire que ça se passe bien, mais ça se passe tout de même beaucoup mieux. Ils ont plus de latitude. Une prise de confiance s’est faite avec le temps.


Et toi tu as changé ? C’est dû à quoi ?


Clairement oui. C’est dû à la maturité, à force qu’on me le rabâche.

C’est horrible pour eux si je leur dis tout ce qu’ils doivent faire et la boite y gagnera si je leur laisse plus de latitude de réflexion. Cela s’est fait petit à petit, sans déclic particulier.

On est passés par l’accélération du NUMA. Le gros sujet était que j’arrivais pas trop à déléguer, on était à un moment critique, on n’avait plus de financement.


Au démarrage, tu as eu l’envie de lancer une boite sociale, comment tout cela s’est organisé ?

Notre ambition première avec Goodeed, c’est l’ambition sociale, faire le bien, chercher du sens…


Derrière, il y a la réalité pratique des choses, on doit payer tout le monde, on a des charges, on doit générer de la croissance…. Il faut donc générer du chiffre ou alors lever des fonds.

Il y a beaucoup de galères psychologiques. On se dit "est ce que ce que je fais est performant ET apporte de l'impact social ?" ou "est-ce que ce que je fais est juste performant, sans impact social et est juste là pour améliorer ma rentabilité ?" Du coup, il y a toujours ce choix entre rentabilité financière et rentabilité avec impact ce qui est assez difficile et en réalité assez subjectif.


Du coup, on a décidé que 70% de ce qu’on gagne serait versé aux associations. Mais même ainsi, ça reste complexe. On gère au jour le jour... Au final, avec un demi-million d’euros versés aux associations cela fait un vrai impact.


A terme, il faut juste arrêter de se poser des questions et avancer. Autrement, tu ne fais rien.


Ces questions philosophiques sont à tous les niveaux ? Ou elles sont localisées durant des moments particuliers comme lors de l'arrivée de nouveaux collaborateurs ?


Cela dépend des personnes. Ça vient plutôt à des moments ponctuels, sur un choix, un Youtubeur qui fait travailler ses enfants par exemple… Ca touche tout le monde, ça va générer des débats mais ce genre de choses se passent dans toutes les boites ! Parfois, ça ralentit les choses, mais sur le long terme je pense que ça paye.


La question philosophique de l'argent est-elle arrivée dès le début ou est ce que vous avez eu une phase de lune de miel ?


On s’est posé des questions on a eu des débats mais en tant que start-up on a toujours besoin d’avancer au final !


Sur Hanouna par exemple, (avec lequel Goodeed discutait d'une collaboration ndlr) j’ai soutenu le fait de travailler avec lui. J'ai dis pourquoi pas ? La question c'était "est-ce qu’associer l'image de Goodeed à cette émission va apporter de la performance sur le long terme ? Est ce que ça ne réduit pas la cause associative qu'on va soutenir ?" On a été divisés, on n'était pas tous d'accords. On s’est lancés, on avait envie de le faire mais cela ne s’est pas fait finalement.


C’est le cas aussi d’une Youtubeuse qui voulait qu’on lui paie son voyage au Maroc... On voyait bien que sa motivation première n'était pas le social mais qu'on lui paye ses vacances... On ne travaille pas avec ce genre de personne.


Une des valeurs de Goodeed c’est d'être authentique, honnête & transparent. C'est difficile mais c'est quelque chose qui nous anime.


On a un modèle compliqué, on cherche de l’argent à travers la publicité, c’est très mercantile et on marie ça avec des associations qui se revendiquent authentiques, sociales… Tu "matches" deux mondes à l’opposé.


Notre modèle de base est schizo, on a dû orienter les choses pour ne plus avoir de questions à se poser. Globalement, le truc le plus important, c’est l’aspect humain en interne, ce que tu vis tous les jours, la relation entre les collaborateurs.


Au moment où tu commences à embaucher quelqu’un en CDI, ça a changé quelque chose en toi ?


Non, car au début je n’avais pas la maturité de m’en rendre compte. Je me suis rendu compte 8-9 mois après qu’engager en CDI c’est un engagement colossal pour moi et pour le collaborateur surtout quand tu n’as plus d’argent pour le payer 12 mois plus tard ! Au final, ça apporte une forte stabilité, de la valeur à la boite sur le long terme. Il y a aussi de forts engagements bien sûr mais je ne m'en rendais pas compte au début.


Revenons à votre période NUMA, quelle est la suite de l’histoire ?


Ce fût un moment critique, j’ai appris à déléguer et on a remonté la pente, on a stabilisé le modèle et on a eu la chance de générer beaucoup de traction. Cela nous a mené au rachat. J’ai pu me focaliser sur la levée de fonds, l'équipe biz dev sur l’aspect commercial et on a pu générer du chiffre. Déléguer c’est bien ! Faites-le !


Quand était-ce ?


Novembre 2016 à février 2017.


Et du coup que se passe-t-il en 2017 ?


2014, c’est le beta-test, le n’importe quoi. 2015, on lève de l’argent, mais on le dépense n’importe comment. 2016 on s’en rend compte et on décide de trouver un modèle. Mi 2016, on le trouve, fin 2016, on n’a plus de thunes, on doit faire du chiffre. 2017 c’est là où le modèle s’enclenche bien, à tous les niveaux. C’est l’année de stabilisation du modèle, puis l'année d'une levée de fonds qui s'est finalement transformée en un rachat qui a duré 10 mois. C’était assez long et lent, notamment car on était en dual track (à la fois une levée de fonds et un rachat). C’était dur en termes de tension psychologique.


En termes de tension psychologique ?


C’est beaucoup de choses ! Jusqu’à quelques semaines avant la signature, je ne savais même pas si je voulais vraiment vendre ou pas en réalité. Au début je me posais la question, puis je me suis dit "on va voir".


Pendant 4-5 mois, j'ai dû gérer à la fois un fonds corpo, un gros fonds parisien & des angels... J’ai dû gérer tous ces gens prêts à investir et en même temps le rachat. Ca te met dans une galère car il y a une tension entre ceux qui veulent investir et ceux qui veulent te racheter… Et il y a aussi de la tension au niveau des équipes !


Je n’ai pas été assez transparent avec les équipes, mais c’était difficile. Ils se sentaient un peu baladés mais en même temps je n’étais pas sûr non plus sur ce qu’on allait nous proposer en termes de rachat et de levée sur l’avenir de la boite… Il fallait tester, réfléchir…


Et par rapport à tes collaborateurs sur ces sujets difficiles comme le rachat, le financement... Comment as-tu vécu le fait d’être le leader de Goodeed, avec tes doutes ?


C'est compliqué car tu as "toi vis-à-vis de toi", "toi vis-à-vis de tes collaborateurs" mais il y a aussi le jeu de la négociation. Finalement, le choix de vendre ou pas n’appartient pas qu’à toi.


J'en parlais un peu aux équipes mais tu ne peux pas communiquer tout le temps, car les choses changent tous les jours. Ma responsabilité était d’endosser toute cette tension afin qu’ils aient le temps de se focaliser sur leurs boulots. Après il faut toujours rester très transparent !


Ce n'est pas inintéressant en effet de dire à tes collaborateurs quelque chose comme "ta mission est d’améliorer continuellement le site et de la même manière que tu ne m'envoie pas un mail tous les jours avec tous les détails j'essaye de ne pas te stresser avec les détails de l'exit mais je te donne les jalons !"


C'est là où ça aide aussi de déléguer car toute la pression du quotidien ne te tombe pas dessus ! Ca me permet de me concentrer sur ma mission, en l'occurence à l'époque la levée de fonds.


D'ailleurs, sur un autre sujet, assez rapidement tu as dû travailler avec des gens plus âgés que toi, est-ce que c’était un sujet pour toi ou pas particulièrement ?


Lisa est la première personne que l'on a recruté qui est plus jeune que moi. On l’a recruté il y a 6 mois. A ce sujet Victor Hugo a dit : « c’est en vieillissant qu’on apprend à être jeune ». (rires). Au final j'ai toujours travaillé avec des gens plus âgés. Ceci étant, je n’ai pas trouvé personnellement la formule pour travailler de manière hiérarchisée avec des collaborateurs beaucoup plus âgés que moi.


Il y a pleins d’articles sur les vertus de travailler avec des gens plus âgés, 40-50 ans minimum. Il y a aussi pleins d’exemples aussi où ça n’a pas marché. Je ne regarde pas l’âge, mais c’est plus difficile d’avoir un bon fit avec une personne plus âgée. Ceci étant c'est aussi une histoire de profil, moi je ne suis pas encore tombé sur la personne avec qui ca a marché !


Là maintenant, plus récemment, vous travaillez avec La Banque Postale, comment ça se passe ?


On est filiale de Kiss Kiss Bank Bank, le rachat a été financé par la Banque Postale. Au board on a des gens de la Banque Postale et de Kiss Kiss Bank Bank et on est hébergé chez Kiss Kiss Bank Bank.


Comment tu appréhendes ce nouveau chapitre ?


Pour l’instant, ça ne change pas grand-chose. On garde beaucoup d’autonomie. Le modèle tourne bien. Ils nous donnent la confiance dont on a besoin. On s'entend très bien, on se marre beaucoup. Ce qui me faisait peur à chaque levée de fonds, c’est de devoir le refaire dans deux ans.


Avec la Banque Postale, on a trouvé un partenaire citoyen, à forte mission publique... Ça a beaucoup de sens pour nous ! On a beaucoup de relations avec eux et des vrais objectifs de synergies à long terme...


En plus ils ont vraiment eu l'intelligence de nous considérer pour ce qu'on est : des entrepreneurs. Si ils nous rachètent c'est aussi car ils ne savent pas faire ce qu'on fait. ils nous donnent l’autonomie dont on a besoin, les moyens financiers et même parfois humains pour mettre en place notre stratégie et pour aller plus loin dans notre modèle. On garde notre ambition et nos valeurs au sein du groupe de Kiss Kiss Bank Bank.


Y a–t-il eu un moment de crise identitaire au moment post-rachat ?


Le rachat est parfois vu comme une fin en soi. Mais en fait on a encore pleins de défis ! On reste autonomes et on garde notre seul objectif qui est de maximiser notre impact et d'optimiser notre chiffre d’affaire pour être rentables le plus rapidement possible et faire quelque chose de viable !


On a déménagé un mois après, c’était une euphorie hyper positive. Très vite, on s’est marré avec les équipes de Kiss Kiss Bank Bank & La Banque Postale. Tout s’est très bien passé. Je n’espérais pas que ça se passe aussi bien que ça !


Il y a aussi la notion de statut, tu deviens "jeune entrepreneur qui crée une boite qui marche bien, puis qui revend". Comment tu as vécu ce changement de statut ?


Avant la vente, je me suis dit, "mais si je vends ma boite, je ne serais plus entrepreneur !?", mais en fait rien n’a changé. Je suis partie en Birmanie pour voir un projet qu'on avait financé et aussi pour décompresser.


Tu n'as pas fêté ça au Fouquet's (Rires) ?

Non, le soir de la signature j'ai fêté ça au barbecue coréen avec des potes et pour être tout à fait honnête, je me suis retrouver à vomir chez un pote ! Et je suis revenu le lendemain matin pour déboucher ! (Rires)


Mais au final je n’ai pas particulièrement changé de statut. Quand je repense à l'histoire de Goodeed je me dis que j'ai eu de la chance ! Après, on a aussi eu des moments difficiles entre 2015 et 2017... Ca fait quand même deux ans ! (Rires) Et à la fin on a trouvé La Banque Postale qui est un groupe public, je trouve que c'est un super mariage !


S’il y a une certaine notoriété autour des entrepreneurs qui vendent, je ne pense pas faire partie de ceux-là !


Merci Vincent, un dernier mot à partager aux entrepreneurs qui nous écoutent ?


Le plus gros moteur c’est de savoir écouter les autres mais aussi de savoir s’écouter. Si t’es sûr de toi, vas-y à fond ! Il faut se faire confiance pour y arriver ! Tu peux toujours trouver une entourloupe pour y arriver !


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